La République, la loi et les lauriers de la gloire…

La République, la loi et les lauriers de la gloire…

La République doit-elle sacraliser ses serviteurs au point de les couvrir de lauriers comme s’ils étaient de nouveaux César?

Avec l’élection de notre nouveau président de la République, Emmanuel Macron, nous nageons, depuis dimanche  dernier, dans une effervescence, une fièvre, une liesse – que l’on pourrait qualifier de délirante et amnésique politiquement-, compte tenu de notre expérience collective des trois derniers quinquennats…

À droite, comme à gauche, les félicitations enthousiastes pleuvent sur l’heureux Président élu.

La presse n’est pas la dernière dans ce déluge hagiographique et, en vente dans les librairies, tous les magazines politiques – donnant dans le people ou pas – font leur « UNE » sur la personnalité du président, son histoire personnelle…

Nos chaînes de télévision, toujours aussi opportunistes, semblent se livrer, quant à elles, au « concours Lépine » du plus « beau Macron », fidèles en cela à leur mission habituelle de gavage permanent et de formatage de l’opinion de leurs malheureux téléspectateurs.

Il n’est jamais bon ni sain qu’un peuple libre s’abandonne à un Roi ou à un homme providentiel, aussi grands soient ses mérites, en abdiquant sa souveraineté, et en renonçant à son intelligence collective et à l’usage de son jugement critique.

Cela s’inscrit d’ailleurs dans le prolongement du principe fondamental de notre République « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » énoncé dans le dernier alinéa de l’article 2 de notre Constitution du 4 octobre 1958.

Ainsi tout homme politique public, dans une démocratie, doit demeurer à la modeste place qui est la sienne : celle d’un représentant de la volonté de ceux qui l’ont élu.

Et en République, comme dans une démocratie, la Loi – qui est l’expression de la volonté générale, qu’elle soit élaborée par le peuple directement (référendum) ou par ses représentants – doit toujours demeurer au-dessus de la volonté d’un seul (d’essence monarchique).

C’est la raison pour laquelle l’élection, par nos concitoyens les 11 et 18 juin 2017, de leurs 577 représentants députés qui seront appelés à siéger au sein de l’Assemblée Nationale – chambre dite « basse » chargée (avec le Sénat) de faire la loi mais devant laquelle, seule, le Gouvernement est responsable – est toujours un moment important et grave dans notre République. En démocratie, l’on ne saurait sous-estimer ce moment ni encore moins en faire un simple plébiscite.

Louis SAISI

Paris, le 9 mai 2017

 

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