Pendant longtemps, j’ai développé discrètement d’abondants échanges, sur les thèmes les plus divers, avec un cercle d’amis de plus en plus large sur ma messagerie personnelle.
C’est sur la suggestion amicale, pressante et stimulante de l’un d’eux – et aussi avec son aide précieuse -, et après une longue réflexion, que je me suis enfin décidé à ouvrir ce site.
La vocation de ce site – certes ambitieuse – est d’embrasser, à mon modeste niveau, les questions qui se posent à nous, en notre double qualité de citoyens et de républicains. Encore que, comme chacun le sait, notre « République » de ce début de 21ème siècle reste largement à définir (et surtout à refonder!), dans ses contours comme dans son contenu, car nous en avons connu pas moins de cinq, si différentes les unes des autres, dans leur inspiration comme dans leur philosophie politique…
Quoi de commun, par exemple, à part le terme « République » lui-même, entre notre Première République et sa constitution du 24 juin 1793, et la constitution de la 5ème République du 4 octobre 1958?
Et même à l’intérieur de la Ière République, quoi de commun entre la constitution montagnarde du 24 juin 1793 précitée et celle du 5 fructidor An III (= 22 août 1795, plus connue sous le nom de « Directoire« )?
Nos cinq Républiques ne se sont pas succédées, d’ailleurs, malgré leur numérotation, dans une chronologie linéaire puisqu’elles furent souvent espacées, l’une de l’autre, par des régimes politiques qui n’avaient, eux-mêmes, rien de « républicains », mais qui, selon un mode autoritaire propre à chacun, furent aussi nombreux qu’elles…
Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous aspirent, d’ailleurs très légitimement, à une autre République – une « 6ème », pourquoi pas? – plus proche du peuple, plus ouverte, plus généreuse et plus démocratique dans ses fondements, avec parfois, pour y arriver, l’exigence de la convocation d’une « assemblée nationale constituante »…
La Constitution, c’est le pacte social, nécessaire et fondamental, dans lequel doivent se reconnaître tous les citoyens français.
Or, nombreux sont nos concitoyens qui ne se reconnaissent plus dans nos institutions actuelles – malgré les nombreuses réformes constitutionnelles dont elles furent l’objet et qui contribuèrent à leur longévité – et qui souhaitent un changement plus radical de socle, au lieu d’un nouveau toilettage (le dernier remontant seulement à 2008) …
Le débat est donc déjà largement ouvert…
Mais les querelles sur nos institutions et sur la bonne manière d’en changer, aussi utiles, légitimes et importantes soient-elles, n’épuisent pas le débat politique qui est permanent et récurrent, au rythme des consultations électorales, quant au choix d’un projet politique pour la France ou, plus fréquemment, de programmes politiques. Et l’exercice de notre responsabilité citoyenne est lié également aux choix politiques opérés par nos « représentants » élus car ils touchent à nos conditions de vie quotidienne et à nos rapports avec le reste du monde. Dès lors, aussi fort soit l’enjeu institutionnel, nous ne pouvons pas remettre à plus tard ou au « frigo » la résolution de ces questions sociales de fond ou faire comme si elles n’existaient pas ou ne nous concernaient pas, sauf à sortir du cadre citoyen lui-même. La politique (au bon sens du terme), constamment présente, ne se met pas en congés…
C’est ce débat d’idées qu’il s’agit donc de restaurer et de réactiver dans le modeste cadre de ce site pour la dénomination duquel nous avons choisi, précisément, le mot « idées » car la politique doit se déployer autour du débat d’idées et de leur nécessaire confrontation, toujours loyale et pacifique…
Puisse ce site y contribuer, également avec votre concours, chers lecteurs internautes, puisque vous pouvez nous écrire et réagir à nos articles et textes, et ainsi nous permettre, par vos remarques, observations et critiques, de rendre plus limpide et attractive notre modeste entreprise citoyenne.
Louis SAISI
Paris, le 26 avril 2017