Pendant longtemps, j’ai développé discrètement d’abondants échanges, sur les thèmes les plus divers, avec un cercle d’amis de plus en plus large sur ma messagerie personnelle.
C’est sur la suggestion fraternelle, pressante et stimulante de l’un d’eux – et aussi avec son aide technique précieuse dans la conception de ce site -, qu’après une longue réflexion, je me suis enfin décidé à le créer.
Ci-dessous « Le penseur » de Rodin (1880)
chef d’oeuvre emblématique ayant su
immortaliser l’exercice de la pensée
dans une représentation allégorique de
la philosophie existentielle, de l’introspection
humaine, et de l’acte intellectuel de penser…
La vocation de notre site – certes ambitieuse – est d’embrasser, à notre modeste niveau, les questions les plus diverses qui se posent à nous, comme à l’ensemble de nos nombreux concitoyens, dans l’actualité quotidienne – questions politiques, juridiques, culturelles, sociologiques, littéraires, philosophiques, etc. – et auxquelles nous sommes confrontés en notre double qualité de citoyens et de républicains.
Il s’agit de susciter une réflexion collective et un débat d’idées qu’il faut impérativement restaurer et réactiver dans le modeste cadre de ce site pour la dénomination duquel nous avons choisi, précisément, le mot “idées” car la politique se pense d’abord et doit ensuite se déployer dans le champ du débat d’idées et de leur nécessaire confrontation, toujours loyale et pacifique…
La résolution de toute question politique est à l’image de la sculpture ci-contre de RODIN représentant un homme en train de méditer et semblant devoir faire face à un profond dilemme…
La réflexion personnelle est à la source d’une nécessaire réflexion collective que notre site souhaite favoriser, avec, également, le concours de ses nombreux lecteurs internautes qui peuvent nous écrire et réagir par leurs propres commentaires aux divers articles et textes qui y seront périodiquement publiés, en nous permettant ainsi, par leurs remarques, observations et critiques, de rendre plus vivante et attractive notre modeste « entreprise citoyenne ».
En effet, notre citoyenneté ne saurait être épuisé dans le simple processus électoral auquel nous sommes périodiquement conviés car l’élection de représentants ou la réponse à une question référendaire ne sauraient rendre compte de notre faculté de penser la politique et de réfléchir aux questions politiques en nous engageant sur les problèmes de la cité sans nous reposer exclusivement sur la sphère des partis politiques qui, pour aussi nécessaires qu’ils soient, ne doivent pas nous conduire à nous abstenir de penser par nous-mêmes en étant responsables et exigeants quant à la qualité du débat démocratique et la pertinence des choix qu’il génère. Nous ne devons jamais oublier, en effet, que, comme nous l’a puissamment enseigné Jean Jacques ROUSSEAU, nous sommes chacun détenteurs d’une fraction de la souveraineté arithmétique totale (celle du peuple) exprimée à travers le suffrage universel conquis de haute lutte.
Quant à notre qualité d’ardents républicains, elle ne doit pas occulter le fait que, comme chacun le sait, notre « République » de ce début de 21ème siècle reste plus que jamais largement à définir (et surtout à refonder!), dans ses contours comme dans son contenu, car nous n’en avons connu pas moins de cinq, si différentes les unes des autres, dans leur inspiration comme dans leur philosophie politique…
Quoi de commun, par exemple, à part le terme « République » lui-même, entre notre Première République et sa constitution du 24 juin 1793, et la constitution de la 5ème République du 4 octobre 1958 ?
Et même à l’intérieur de la Ière République, quoi de commun entre la constitution montagnarde du 24 juin 1793 précitée et celle du 5 fructidor An III (= 22 août 1795, plus connue sous le nom de « Directoire« ) ?
Nos cinq Républiques ne se sont pas succédées, d’ailleurs, malgré leur numérotation, dans une chronologie linéaire continue puisqu’elles furent souvent espacées, l’une de l’autre, par des régimes politiques qui n’avaient, eux-mêmes, rien de « républicains », mais qui, selon un mode autoritaire propre à chacun, furent aussi nombreux qu’elles…
Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous aspirent, d’ailleurs très légitimement, à une autre République – une « 6ème », pourquoi pas? – plus proche du peuple, plus ouverte, plus généreuse et plus démocratique dans ses fondements, avec parfois, pour y arriver, l’exigence de la convocation d’une « assemblée nationale constituante »…
La Constitution, c’est le pacte social, nécessaire et fondamental, dans lequel doivent se reconnaître tous les citoyens français.
Or, nombreux sont nos concitoyens qui ne se reconnaissent plus dans nos institutions actuelles – malgré les nombreuses réformes constitutionnelles dont elles furent l’objet et qui contribuèrent à leur longévité – et qui souhaitent un changement plus radical de socle, au lieu d’un nouveau toilettage (le dernier remontant seulement à 2008) …
Le débat est donc déjà largement ouvert…
Mais les querelles sur nos institutions et sur la bonne manière d’en changer, aussi utiles, légitimes et importantes soient-elles, n’épuisent pas le débat politique qui est permanent et récurrent, au rythme des consultations électorales, quant au choix d’un projet politique pour la France ou, plus fréquemment, de programmes politiques. Et l’exercice de notre responsabilité citoyenne est lié également aux choix politiques opérés par nos « représentants » élus car ils touchent à nos conditions de vie quotidienne et à nos rapports avec le reste du monde. Dès lors, aussi fort soit l’enjeu institutionnel, nous ne pouvons pas remettre à plus tard ou au « frigo » la résolution de ces questions sociales de fond ou faire comme si elles n’existaient pas ou ne nous concernaient pas, sauf à sortir du cadre citoyen lui-même. La politique (au bon sens du terme), constamment présente, ne se met pas en congés…
C’est donc à ce débat d’idées citoyen et républicain que veut contribuer ce site.
Louis SAISI
Paris, le 26 avril 2017