Des vœux du Nouvel An et du droit au bonheur… par Louis SAISI

Des vœux du Nouvel An et du droit au bonheur…

par Louis SAISI

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Parmi les vœux du Nouvel An que nous adressons à nos proches, amis et relations, il est de coutume de leur présenter nos vœux de « bonheur » pour l’année à venir.

Nous ne faillirons pas à une telle tradition malgré la morosité nationale et internationale ambiante.

C’est donc très volontiers que nous tenons à présenter aux fidèles lecteurs de notre site tous nos meilleurs vœux de « bonheur » pour cette nouvelle année 2024.

Rappelons que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 faisait, dans son Préambule, du « bonheur de tous », une fin en soi placée à la même hauteur que le « maintien de la Constitution ».

La réalisation de ce bonheur collectif qui pouvait être invoquée par « les réclamations des citoyens » à l’encontre « des actes du pouvoir législatif et ceux du pouvoir exécutif » devait s’appuyer sur les « droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme ».

C’est dire que ce qui a été appelé, à tort, au cours des Trente Glorieuses, « Etat-providence », n’est que la qualification incorrecte de la forme par laquelle l’Etat interventionniste, en tant qu’« institution politique », s’affirme être le garant de la cohésion sociale qui implique elle-même la consubstantialité entre le bien-être commun et le bien être individuel qui ne sont pas forcément dans un rapport antagoniste. Mais cela suppose que se poursuive le processus de socialisation du droit et de l’Etat amorcé à la fin du 19ème siècle et poursuivi au cours du 20ème siècle avec le développement des services publics – notamment ceux de l’éducation et de la santé – avec, aussi, l’énoncé de droits économiques et sociaux contenus dans le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 lui-même annexé dans la Constitution du 4 octobre 1958.

Malheureusement, le retour idéologique actuel de l’Etat libéral et gendarme – c’est-à-dire de l’Etat régalien – est un retour en arrière vers la notion de « puissance publique » extérieure à la société et lui imposant un rapport de domination archaïque reposant de plus en plus sur l’utilisation outrancière des forces de police et une législation pénale aussi répressive que régressive sur lesquelles nos gouvernants s’appuient pour faire de plus en plus obstacle à toute velléité de contestation sociale.

C’est le retour à une conception autoritaire de l’Etat gardien d’un certain ordre, de moins en moins social, et de plus en plus tourné vers la recherche des profits au bénéfice d’une minorité mondialisée avec, parallèlement, l’ignorance des difficultés et souffrances du monde du travail dont la crise agricole actuelle en est une flagrante et triste illustration.

Aussi, en cette année 2024 qui s’avance, et malgré la dureté de la période, demeurons rigoureux et vigilants pour nous comporter comme des citoyens responsables et exigeants, toujours soucieux de l’émancipation du genre humain qui passe par l’émancipation des exclus, des pauvres et des opprimés (y compris les migrants).

Louis SAISI

Paris, le 31 janvier 2024

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