Chers amis,
Nous avions déjà publié le 31 décembre 2024, « Les migrants Lettre 97 aux cercles de silence Décembre 2024″ de Michel GIRARD, membre de l’Ordre des Franciscains séculiers et également co-fondateur du Cercle de silence de Versailles (https://ideesaisies.deploie.com/les-migrants-let…ce-de-versailles/).
En même temps, nous avions évoqué cet « autre regard sur les migrants » que nous proposent les « cercles de silence » – qui se sont constitués un peu partout en France pour soutenir la cause des migrants – et avions convié nos lecteurs à les écouter…
Avec son accord, nous publions ci-dessous sa lettre N° 110 de juillet 2025 qui, nous l’espérons, réveillera les consciences assoupies de nos gouvernants actuels car elle est d’une causticité acide et d’une ironie mordante…
En ces temps troublés de recul du droit humanitaire et de nos valeurs humanistes les plus fondamentales doublé d’une formidable régression des droits et conquis sociaux, nous le remercions bien chaleureusement pour cette nouvelle lettre qu’il nous a autorisée à publier sur notre site ainsi que pour le combat qu’il mène en faveur de la défense et du respect des migrants aux côtés des cercles de silence mais aussi de nombreuses associations caritatives et humanistes qui sont, aujourd’hui, l’honneur de la France.
Louis SAISI
Paris, le 7 juillet 2025
Les migrants Lettre 110 aux cercles de silence
Juillet 2025
Par Michel GIRARD
On commence à y voir plus clair : la loi du plus fort semble l’emporter.
On se renferme dans son pays, dans sa province, dans sa maison. On s’éloigne ou on renie les traités internationaux signés auparavant, on refuse la justice internationale. Les contacts avec les autres humains et la convivialité disparaissent. On construit des murs, on bombarde les ponts. Et dans le même temps surgit l’intelligence artificielle au milieu de la bêtise sociétale.
Alors rêvons, et utilisons le monde cybernétique. Pourquoi ne pas en profiter pour que chaque migrant se fasse représenter par un avatar ?
Ce qui est un moyen de se faire représenter dans le monde numérique. On lui adjoint aussi un robot. L’avatar demanderait les visas, et les papiers. Il ne souffrirait pas d’être affamé, d’avoir froid ou chaud, ni de dormir sous la tente ou dans la rue. Pour se faire un peu d’argent avant d’arriver dans le pays choisi, on enverrait un robot faire les vendanges ou les travaux agricoles, construire les maisons, ou servir dans un café.
Pour ses vacances, l’avatar pourrait, sans dommages, faire 150 ans de prison dans un pays idyllique pour son climat comme la Grèce ou naviguer durant des mois sur la Méditerranée avant d’arriver dans un port italien. La durée serait changée.
Pendant que l’avatar explore les pays souhaités, le migrant pourrait apprendre la langue chez lui en utilisant une plateforme numérique comme c’est prévu par l’OFII.
S’il dispose encore d’une intelligence naturelle et d’une bonne mémoire, il pourrait apprendre le contenu des nombreuses et diverses lois, ordonnances, décrets, etc. concernant la migration. Cela simplifierait le pays « accueillant ». Il ne serait plus nécessaire de construire des centres d’hébergement, ni de rétention administrative. On pourrait diminuer le nombre de policiers chargés de détruire les camps de réfugiés et accroitre les fonctionnaires préfectoraux afin qu’ils donnent les informations nécessaires, et les décisions directement par courriel !
Les tribunaux administratifs ne seraient plus inondés de recours. L’argent économisé au niveau de l’état diminuerait la dette, et servirait à intégrer dans la société les réfugiés accueillis dans le nouveau pays.
Mais, évidemment, cela ne ferait pas l’affaire des passeurs, ni celle de certains responsables politiques qui seraient obligés de trouver un nouveau bouc-émissaire.
Cela diminuerait le nombre de personnes qui participent aux ONG ou qui effectuent le travail qui doit être fait par l’État ou les diverses collectivités. Il n’y aurait plus de torture ni de viols !
Cela rendrait inutile les cercles de silence, ainsi que l’existence de cette revue de presse.
Alors je pourrais prendre des vacances et me tourner vers d’autres activités.
Michel GIRARD
Paris, juillet 2025