PETROF, l’homme russe qui sauva le monde le 26 septembre 1983 par Louis SAISI

Petrov, l’homme russe qui empêcha la guerre froide

de se transformer en « guerre chaude »

et sauva le monde le 26 septembre 1983…

Par Louis SAISI

ARTÉ a diffusé le mardi 7 août 2017 un documentaire saisissant, mais hélàs à une heure un peu tardive (23h30) intitulé : « Guerre froide : l’homme qui sauva le monde ».

Cet homme, c’était le lieutenant-colonel Stanislas PETROV, des forces aériennes soviétiques : « Je ne suis pas un héros : j’étais là où il fallait au bon moment » devait-il modestement déclarer …

C’est en ces mots que Stanislas PETROV (1939-2017) résuma ce qui s’était passé le 26 septembre 1983…

En 2005, le héros oublié était invité en grande pompe aux États-Unis, l’ancien pays « ennemi », pour y rencontrer le journaliste Walter CRONKITE (qui devait décéder l’année suivante), le documentaliste David HOFFMAN et les acteurs américains Robert DE NIRO, Matt DAMON, Kevin COSTNER.

C’est le témoignage émouvant de Stanislas PETROV que relate le documentaire de 106 minutes diffusé par ARTÉ et réalisé par Peter ANTHONY – sur fond d’images d’archives – qui nous livre ce point d’histoire trop méconnu,

I/ L’homme qui sauva la planète

Stanislas PETROV fut l’homme qui, par son sang-froid et sa lucidité, sauva le monde, mais le monde ne s’est pas souvenu de lui. Stanislav PETROV mourut, en mai 2017, dans son taudis d’une ville délabrée, à la périphérie de Moscou…

A/ Les circonstances de l’alerte d’une possible guerre nucléaire

En effet, dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, le lieutenant-colonel des forces aériennes soviétiques Stanislav PETROV, 44 ans, officier de la VOYSKA PVO, la force de défense anti-aérienne de l’Armée soviétique, prenait son tour de garde sur la base d’alerte stratégique de Serpoukhov-15, située dans le village de KOURILOVO, dans l’oblast de KALOUGA, à une centaine de kilomètres au sud de Moscou. Cette base était chargée de recueillir les informations des satellites soviétiques surveillant d’éventuels tirs de missiles nucléaires contre l’Union soviétique.

Ci-dessous, le lieutenant-colonel PETROF en 1983

La mission de PETROV était d’évaluer les données fournies par le satellite d’alerte précoce Cosmos 1382, de type OKO, et le cas échéant, de prévenir sa hiérarchie militaire en cas d’attaque nucléaire imminente.

À minuit-quinze, heure de Moscou, le système informatique d’alerte anti-missiles Krokus du SPRN (Sistemi Predouprejdienia o Raketnom Napadienii, système d’alerte en cas d’attaque par missile) retentit, indiquant d’abord un, puis ensuite quatre nouveaux tirs de missiles balistiques intercontinentaux Minuteman III en provenance de la Malmstrom Air Force Base, aux États-Unis. Ces tirs avaient été détectés par le satellite OKO. Sirènes hurlantes, un écran-rouge clignota avec le mot «LANCEMENT».

Pourtant, Stanislav PETROV ne fut pas convaincu de la réalité et de l’imminence de l’attaque, ayant un pressentiment, «une drôle de sensation dans (le) ventre» qui n’était que du bon sens, devait-il analyser plus tard, selon les archives du Washington Post.

Ce qui le troubla, d’abord, ce fut le fait que le système d’alarme n’avait détecté que cinq missiles. Or, selon lui, si les États-Unis étaient en train de lancer une attaque nucléaire, celle-ci ne pourrait qu’être massive. Par ailleurs, PETROV s’aperçut que le radar au sol anti-missile ne corroborait pas les informations du satellite OKO, même au bout de quelques minutes.

De manière plus générale, PETROV n’avait pas une confiance absolue dans la précision de la technologie antibalistique (qu’il décrira plus tard comme «grossière»), mais voilà, il était tout seul dans ce bunker, dans des conditions de stress oppressantes, et il devait faire un choix crucial en moins de cinq minutes : suivre le protocole et prévenir illico l’état-major, ou faire confiance à son instinct.

B/ La décision de PETROV

PETROV prévint alors sa hiérarchie militaire que ce qui était en train de se dérouler n’était qu’une fausse alerte, ce qui se révéla exact un peu après.

S’il avait fait le choix inverse, l’état-major soviétique aurait probablement lancé en riposte une attaque nucléaire contre les États-Unis et ses alliés, lesquels n’auraient probablement pas manqué à leur tour de répliquer en déclenchant le feu nucléaire et la destruction de la planète.

«C’était mon travail, dira PETROV, mais ils ont eu de la chance que je sois aux manettes ce soir-là.»

Alors que les États-Unis ont entrepris au cours de l’année 2017, à la demande du Président TRUMP, une analyse sur le nucléaire pour déterminer l’avenir des armes nucléaires américaines, un rapport de l’Institut des Nations-Unies met en garde contre le risque grandissant d’une erreur catastrophique (comme celle qui s’est produite le matin de 1983). La prochaine fois, le lieutenant-colonel Petrov ne serait pas là pour éviter une catastrophe…

Dans ce nouveau rapport de 103 pages de l’Institut de Recherche en Désarmement rattaché aux Nations-Unies, leurs auteurs pointent le risque toujours réel d’un accident nucléaire étant donné que les champs de bataille modernes deviennent plus complexes technologiquement, car dotés de capteurs, de satellites, de drones et de réseaux interconnectés.

Selon leurs auteurs, les satellites OKO auraient confondu une tache solaire très inhabituelle au-dessus de nuages à haute altitude à une attaque de missiles, d’où la fausse alerte. Selon ces mêmes experts, si l’on prend ces satellites, si on les combine avec des capteurs sur des drones et des données en provenance d’autres sources, y compris de nouvelles technologies supposées pouvoir détecter des lancements de missiles, l’image devient beaucoup plus saturée et plus trouble.

Ci-dessous, Stanislas PETROF, août 2015

 

Quant à PETROV, il fut seulement discrètement décoré « pour mérites rendus à la patrie au sein des forces armées » qu’il quitta peu après l’incident en raison de l’état de santé de sa femme qui mourut en 1987. Ce n’est que 15 ans plus tard, en 1998, que l’incident fut rendu public dans l’ouvrage d’un ancien officier russe qui avait été le témoin du sang-froid et du courage de PETROV cette nuit- là. Après la parution du livre, PETROV fut honoré par les Nations Unies, et il s’est vu décerner un Global Citizen Award par l’association du même nom basée à SAN FRANCISCO qui milite pour la paix dans le monde. Il fut même question de lui attribuer le prix Nobel de la Paix… PETROV vivait de sa petite pension militaire dans un obscur village près de Moscou où il est décédé en mai 2017.

 Reste à se demander pourquoi ce risque d’attaque nucléaire des États-Unis contre l’Union Soviétique a pu paraître crédible, ce qui nous invite à évoquer, ne serait-ce que succinctement, la tension qui régnait alors entre les deux superpuissances, tension qui, si elle était trop exacerbée, était susceptible de transformer la « guerre froide » en « guerre chaude »…

II/ Le contexte : la tension entre les États-Unis et l’URSS entre 1977 et 1983 

A/ La crise des euromissiles

En 1977, les Soviétiques avaient profité des failles contenues dans les accords internationaux SALT I de 1972 [1] pour installer des missiles SS-20 à moyenne portée (de 500 à 5 000 km) sur leur territoire, ce qui leur donnait une supériorité importante pouvant ainsi leur permettre d’atteindre de vastes zones en dehors du Bloc de l’Est : Europe de l’Ouest, Moyen-Orient, Chine, Japon. Ce dispositif était certes considéré comme à visée défensive par l’URSS en vue d’assurer sa propre protection et d’asseoir sa propre sécurité, mais il était autrement perçu par les occidentaux qui y décelaient des risques de visée offensive partagée par les pays européens membres de l’OTAN.

Le chancelier fédéral d’Allemagne, Helmut SCHMIDT, fut le premier à tirer la sonnette d’alarme en 1977 et à inciter les alliés du pacte Atlantique à demander de l’aide aux États-Unis. C’est ainsi qu’au sommet de l’OTAN du 14 décembre 1979, fut prise la décision d’installer des missiles en Europe occidentale pour riposter éventuellement aux SS-20 soviétiques afin d’engager des négociations pour en obtenir leur retrait.

Des missiles Pershing II furent ainsi mis en place par les États-Unis, à la demande de leurs alliés européens, essentiellement en RFA. Chacun des deux blocs pointait vers l’autre une armada de missiles, d’une puissance jusque-là inégalée sur une si faible surface de la terre.

Dans la crise des euromissiles, l’installation des Pershing en Europe occidentale [2] s’en trouva facilitée, du fait d’une certaine démoralisation du mouvement pacifiste.

B/ L’aggravation de la tension en 1983

En septembre 1983, la tension était très forte entre la Maison Blanche et le Kremlin. Trois semaines plus tôt, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1983, des chasseurs de l’Union soviétique avaient abattu, près de l’île MONERON, en Union soviétique, un avion de ligne, un Boeing 747 de la compagnie Korean Air Line (KAL), assurant la liaison entre New-York et Séoul. Le Boeing 747 sud-coréen s’était détourné de son itinéraire initial, et avait survolé, par erreur, l’espace aérien soviétique. La destruction du vol 007 Korean Airlines avait fait 269 victimes, dont un membre du Congrès des États-Unis parmi 60 autres Américains.

Pour des raisons qui n’ont pas été entièrement éclaircies, le Boeing sud-coréen s’était écarté deux fois de sa route pénétrant ainsi dans l’espace aérien soviétique. En pleine guerre froide, l’armée soviétique avait considéré l’appareil comme un avion espion et avait tiré.

Au début des années 80, une espèce de paranoïa avait gagné Moscou. Les russes étaient d’autant plus sur le qui-vive qu’ils redoutaient les initiatives de REAGAN dont les déclarations tonitruantes leur laissaient entrevoir des frappes possibles sans temps de réponse. Pour tenter de contrecarrer ce risque, ils avaient donc mis en place par le KGB l’opération RYAN  dans la première moitié des années 1980. Elle visait à réunir des informations sur les intentions supposées de l’administration REAGAN de lancer une attaque nucléaire contre l’URSS. L’opération fut lancée en mai 1981 par le directeur du KGB Youri ANDROPOV.  L’opération RYAN prit une nouvelle dimension avec l’arrivée au pouvoir d’ANDROPOV en 1982, qui faisait suite à l’annonce du déploiement des missiles PERSHING en RFA. Il y a lieu de rappeler que ces missiles étaient conçus pour être lancés depuis des véhicules mobiles, ce qui rendait en partie inopérante l’identification des sites de lancement déjà elle-même très difficile. Le temps de vol des missiles depuis la RFA jusqu’à la partie européenne de la Russie n’était que de quatre à six minutes, et de six à huit minutes jusqu’à MOSCOU, ce qui laissait aux autorités soviétiques un temps de réaction quasiment nul

Après la destruction de l’appareil civil sud-coréen, une longue polémique s’installa entre Washington et Moscou. Les Américains accusèrent les Soviétiques d’avoir délibérément abattu un appareil civil sous le seul prétexte qu’il avait violé leur espace aérien. Les Soviétiques ripostèrent pour leur part en accusant les services de renseignements des États-Unis d’avoir chargé le Boeing d’une mission d’espionnage, faisant courir un risque délibéré aux passagers et à l’équipage.

Moscou ne reconnut sa responsabilité que cinq jours plus tard sous la pression internationale et après la condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies.

Il est incontestable que les rapports entre l’URSS et les États-Unis s’étaient nettement détériorés depuis le 20 janvier 1981, date d’entrée à la Maison Blanche du président Ronald REAGAN.

Six mois avant la destruction de l’avion coréen par les soviétiques, le 8 mars 1983, le président Ronald REAGAN, dans un discours délivré à l’Association nationale des évangéliques (NEA) [3], avait désigné l’Union soviétique comme l’« empire du mal ». Pour contrer la puissance soviétique, REAGAN avait proposé alors, à cette époque, le programme « Initiative de défense stratégique » (IDS) dit « Guerre des étoiles », selon les médias, initiative avec laquelle les Soviétiques ne pourraient rivaliser ni financièrement, ni technologiquement.

Cette « Initiative de défense stratégique » (IDS), ou « guerre des étoiles », était un projet de défense anti-missile destiné à la protection des États-Unis contre une frappe nucléaire stratégique par des missiles balistiques intercontinentaux et des missiles balistiques lancés par des sous-marins. L’initiative, rendue publique le 23 mars 1983 par le président Ronald REAGAN, devait combiner des systèmes capables d’intercepter les missiles ennemis, depuis le sol et l’orbite terrestre.

La même année, sous son gouvernement, avait été cofondé entre le Parti républicain et le Parti Démocrate par Allen WEINSTEIN, le National Endowment for Democracy [4] (= Fondation nationale pour la démocratie), de tendance néoconservatrice, finançant différents organismes bellicistes opposés au bloc de l’Est.

Après la destruction de l’avion coréen par les soviétiques, REAGAN avait qualifié, le 1er septembre 1983, l’acte de « massacre » et déclaré que les Soviétiques « s’étaient tournés contre le monde et les principes moraux qui guident les relations humaines ».

L’administration REAGAN avait répondu à l’incident en suspendant tous les vols commerciaux entre les USA et l’URSS ainsi que tous les accords commerciaux en cours de négociation. Les défaillances du système de navigation du vol 007 ayant été mis en cause dans la survenance du tragique incident, le président REAGAN, en réponse, demanda le 16 septembre 1983 que le Global Positioning System (GPS)[5] soit disponible gratuitement pour un usage civil afin d’éviter d’autres erreurs de navigation.

À la suite de cette catastrophe, le président REAGAN exigea un amendement à la convention de Chicago, relative à l’aviation civile internationale, interdisant l’utilisation de la force contre un aéronef civil.

Il obtint enfin du Congrès le vote de crédits militaires pour faire face à la menace soviétique.

Une proposition soviétique formulée le 26 août 1983 de destruction des SS 20 en surnombre par rapport aux forces de frappe française et britannique fut ajournée et relayée par des discussions aux négociations de Genève sur les causes du drame du vol coréen.

Une autre raison supplémentaire de la nervosité soviétique à l’époque était que l’ouest avait déclenché une série d’exercices de guerre psychologique visant Moscou, y compris les manœuvres navales dans les zones avancées soviétiques près de ses bastions stratégiques, tels que les bases de sous-marins dans la mer de BARENTS. L’ensemble des opérations, incluant les bâtiments de l’Otan, était dénommée Able Archer 83. C’est ainsi que dans la semaine du 7 au 11 novembre 1983, l’OTAN développa cet exercice militaire dans le but d’entraîner ses postes de commandement militaires aux procédures, notamment celles concernant l’utilisation de frappes nucléaires.

Américains et russes étaient devenus aussi paranoïaques les uns que les autres, les américains continuant à recommander à leurs concitoyens de construire, de manière démesurée, des abris antiatomiques dans leurs jardins…

C/ L’alerte du 26 septembre 1983

Dans ce contexte d’extrême tension entre les deux Grands, un peu plus avivée entre mars et septembre 1983, ce qui se passa dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 septembre 1983 pouvait donc accréditer des représailles des États-Unis contre l’Union soviétique (cf. supra I, A et B).

CONCLUSIONS : le traité du 7 juillet 2017 : vers la destruction des armes nucléaires ?

Nous devons un grand merci au lieutenant-colonel PETROV, à son sang-froid, sa clairvoyance, son instinct et son courage.

Mais il n’y aura pas toujours un PETROV, placé là où il faut et présent au bon moment, pour sauver la planète…

 

 

Et, par ailleurs, il existe aujourd’hui dans le monde un arsenal nucléaire dangereux pour la paix et la pérennité de notre planète car 16 000 armes nucléaires sont détenus par 9 États qui tiennent ainsi le monde sous tension quant à l’usage qu’ils feront ou ne feront pas de leur armement nucléaire…

 

Sous cet angle, tous les hommes épris de paix, de liberté, de justice et de progrès, ne peuvent que se réjouir de l’adoption par l’ONU, le 7 juillet 2017, du projet de traité sur l’interdiction des armes nucléaires dont l’article 1er dispose :

« Article premier Interdictions :

Chaque État Partie s’engage à ne jamais, en aucune circonstance :

a) Mettre au point, mettre à l’essai, produire, fabriquer, acquérir de quelque autre manière, posséder ou stocker des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ;

b) Transférer à qui que ce soit, ni directement ni indirectement, des armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, ou le contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ;

c) Accepter, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires ou du contrôle de telles armes ou de tels dispositifs explosifs ;

d) Employer ni menacer d’employer des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires ;

e) Aider, encourager ou inciter quiconque, de quelque manière que ce soit, à se livrer à une activité interdite à un État Partie par le présent Traité ;

f) Demander ou recevoir de l’aide de quiconque, de quelque manière que ce soit, pour se livrer à une activité interdite à un État Partie par le présent Traité ;

g) Autoriser l’implantation, l’installation ou le déploiement d’armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires sur son territoire ou en tout lieu placé sous sa juridiction ou son contrôle. »

Ce traité [6], composé d’un long préambule de 24 §§ suivi de 20 articles a été ouvert à la signature des États le 20 septembre 2017 et entrera en vigueur 90 jours après le dépôt du cinquantième instrument de ratification.Voilà une raison d’espérer pour peu que les puissances nucléaires – aujourd’hui réticentes et même franchement critiques pour certaines – y adhèrent et détruisent leur armement nucléaire conformément aux dispositions de l’article 4 du projet de Traité.En effet, cet épisode du 26 septembre 1983 de la guerre froide – qui faillit plonger l’humanité dans le néant – ne peut que nous inciter à adhérer sans réserve aux conditions d’un véritable désarmement nucléaire généralisé posé par le Traité précité car il est aberrant que des superpuissances nucléaires, quelles qu’elles soient, puissent encore longtemps continuer à être ainsi maîtresses de la destruction du monde, que ce soit au nom de systèmes politiques opposés ou même simplement de leurs volontés impérialistes de domination.

Louis SAISI

Paris, le 9 août 2018

NOTES :

[1] Les négociations sur la limitation des armes stratégiques, mieux connues par l’acronyme SALT, abréviation de l’anglais Strategic Arms Limitation Talks, sont les noms donnés aux processus de négociations entamés en 1969 entre les États-Unis et l’URSS, qui aboutissent à la conclusion des traités de SALT I en 1972 puis, un peu plus tard, de SALT II en 1979.

[2] L’on se souvient des déclarations du président MITTERRAND, à l’époque favorables à l’installation de missiles Pershing II en Allemagne, qui surprirent une partie de la classe politique et de ses alliés communistes par rapport à ses engagements électoraux de 1981 lors de la campagne présidentielle de 1981. Le 20 janvier 1983 il devait déclarer lors d’un discours au BUNDESTAG : « Seul l’équilibre des forces peut conduire à de bonnes relations avec les pays de l’Est, nos voisins et partenaires historiques. Mais le maintien de cet équilibre implique à mes yeux que des régions entières de l’Europe ne soient pas dépourvues de parade face à des armes nucléaires dirigées contre elles. » Et aussi de la fameuse formule qu’il lâcha en, octobre 1983, à BRUXELLES, le Président français lorsqu’il déclara encore : « Je suis moi aussi contre les euromissiles, seulement je constate que les pacifistes sont à l’Ouest et les euromissiles à l’Est. » Un an auparavant, en Allemagne fédérale, le chancelier SCHMIDT fut abandonné par son parti et tomba en octobre 1982.

[3] Fondée en 1942, l’Association nationale des évangéliques (NEA) représente plus de 45 000 Églises de 40 dénominations chrétiennes différentes. Elle est très active et influente sur la vie politique américaine.

[4] Le National Endowment for Democracy (NED) (en français = Fondation nationale pour la démocratie) est une fondation privée à but non lucratif dont l’objectif déclaré par les autorités américaines est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde. Bipartite, la fondation a été créée conjointement par les républicains et les démocrates. Elle est dirigée par un conseil équilibré entre les deux partis. Elle est soutenue par l’ensemble des formations politiques du Congrès, bien que l’orientation générale de ses actions reste celle d’un mouvement néo-conservateur.

[5] Le Global Positioning System (GPS) (en français Système mondial de positionnement [littéralement] ou Géo-positionnement par satellite). À l’origine, il était connu sous le nom de Navstar GPS. Il s’agissait d’un système de positionnement par satellites appartenant au gouvernement des États-Unis. Mis en place par le département de la Défense des États-Unis à des fins militaires à partir de 1973, le système avec 24 satellites fut totalement opérationnel en 1995 et s’ouvrit au civil en 2000. Les signaux transmis par les satellites peuvent être librement reçus et exploités par quiconque. L’utilisateur, qu’il soit sur terre, sur mer ou dans les airs, peut connaître sa position à toute heure et en tout lieu sur la surface ou au voisinage de la surface de la terre avec une précision sans précédent, dès lors qu’il est équipé d’un récepteur GPS et du logiciel nécessaire au traitement des informations reçues.

[6]Texte du Traité > http://data.grip.org/20170706_TIAN.pdf.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Contenu protégé !