Régis DEBRAY : « Le nouveau pouvoir », compte rendu par Louis Saisi

Régis DEBRAY : Le nouveau pouvoir,

Les éditions du Cerf, collection Médium, Paris 2017 (compte rendu par Louis SAISI)

Le nouveau pouvoirCe petit livre (93 pages) publié dans le dernier trimestre de 2017 constitue une invitation – loin du fracas du monde journalistique centré aujourd’hui sur les hommes (et femmes) de pouvoir – à nous interroger, avec l’auteur, sur la nature du « nouveau pouvoir ».

Déjà, le titre, en lui-même, est un indice et un signe : « nouveau pouvoir »…

Après le « ménage du printemps » 2017 à quels (s) courant(s) se rattache notre « dernier venu de nos guérisseurs d’écrouelles (de) trente-neuf ans » s’interroge Régis DEBRAY?

Tout le monde a déjà reconnu notre Président…

  • Ex young leader de la French American Foundation
  • Porté par le vent d’Amérique avec une certaine vogue du jeunisme (d’ailleurs non typiquement ni exclusivement américaine dans la France d’aujourd’hui…).

S’agit-il d’un « turn-over » pouvant être analysé comme « banalement saisonnier » ?

Pour Régis DEBRAY, il ne s’agit pas d’un simple rafistolage du « système », la mutation est plus profonde.

I/ Le changement des valeurs et les nouveaux outils

A/ L’effet darwinien du Numérique et la nouvelle dichotomie et césure : centres urbains et périphéries

Pour l’auteur du « nouveau pouvoir », « le numérique a un effet darwinien sur la classe dirigeante – la survie du plus apte ».

Après cette entame percutante, l’on est cependant un peu surpris que Régis DEBRAY puisse encore appeler « démocratie collaborative [1]» ce qu’il décrit ensuite lui-même très justement comme la fluidification des échanges des biens, des services, des signes et des images (p.14) et cela d’autant plus qu’il considère que :

« Tout upper class qu’il soit, le microcosme du cru est l’exposant local d’un macrocosme planétaire, issu de la e-économie. La France d’en-haut, socialement minoritaire, est branchée sur le grand large ; ce que n’est pas la France d’en bas. Les périphéries ont pour elles le nombre mais c’est dans les centres urbains que germe le futur, quelle que soit la civilisation en cause, romaine, chrétienne ou « américaine » (cf. p. 14).

B/ L’émergence d’un nouvel axe de civilisation

On n’est pas dans la « guerre des âges » où une génération en remplacerait une autre. Il faut savoir, sous Macron, distinguer le fond du jeunisme, de l’éphémère et du contingent.

Le phénomène du printemps français de 2017 est plus profond et ses composantes essentielles sont :

  • Le triomphe de l’économiste, caractéristique de la période actuelle ;
  • La victoire de l’image sur l’écrit ; selfie, snapshot [2], clip vidéo, contre-plongée, flash mobs [3] ;
  • La disruption du Numérique qui redistribue les rôles signant un basculement dans la balance de l’autorité ;
  • L’âge du Numérique – qui sur le plan scientifique se substitue à la matière organisée – accouche d’une société fluide, horizontale se substituant à une société verticale qui s’était structurée autour des partis politiques traditionnels verticaux, pyramidaux lesquels s’étaient constitués et développés sous l’ère industrielle.

II/ La mutation de la classe politique et ce qu’elle exprime

Aux partis et familles politiques de l’âge industriel ont succédé des « mouvements » plus fluides s’appuyant sur les réseaux sociaux (façon Facebook) se substituant aux mass media (façon télé d’Etat) ; le transversal remplace le vertical, le réseau remplace le camp, la connexion chasse l’affiliation, la marque (commerciale) détrône l’étiquette idéologique ; l’entrepreneur chasse le politique pour prendre sa place : on s’implique et réussit professionnellement d’abord, ensuite on gouverne, ce qui bouscule les plans de carrière des Hauts fonctionnaires : « société civile » d’abord. Celle-ci revendique le pouvoir, sans oser le dire, et auquel on substitue le terme plus soft de « gouvernance ».

Jadis la sphère publique (celle de la raison, de l’intérêt général et de l’Etat) commandait à la société civile, sphère des intérêts privés qui lui était subordonnée ; aujourd’hui c’est le business (le milieu des affaires) qui dicte sa loi à la sphère publique en profitant souvent de l’image positive et de l’aura du milieu associatif humanitaire (Resto du Cœur par exemple qui pourtant n’a rien à voir avec le monde du profit).

Sans l’écrire explicitement, Régis DEBRAY (RD) semble nous suggérer que le discours idéologique ambiant et non-dit qui sous-tend toute cette inversion du modèle politique démocratique français précédent (avec ses propres limites et insuffisances) est le suivant : « La société civile – le terrain ne ment pas, comme la terre en 1940 [4] – c’est propre, dynamique et prestigieux. Nos cadres sup qui vont s’encanailler dans les ministères méritent, en échange de leur virginité, la légion d’honneur. »

La période actuelle se caractérise par l’arrivée aux manettes du pouvoir politique (cabinets ministériels, députés, etc.) des professionnels du management dont RD dresse le portrait suivant : « le fondateur d’entreprise (…)  ; le jeune patron (« distributeur de composants électroniques »), à l’emploi du temps millimétré ; le lanceur d’une boîte de consulting (« qui donne à sa vie une valeur ajoutée en ajoutant un nouveau job à l’ancien ») ; le coach en vue (« qui a décidé de s’investir dans les législatives »).

Le contrat est célébré comme l’accord des parties, même si celles-ci sont loin d’être dans un rapport égalitaire : de manière dogmatique, il est considéré comme étant supérieur à la loi. Pour Macron, l’objectif est de construire « une République plus contractuelle et européenne » [5].

Quant à la vision d’un fédéralisme à l’échelle européenne, RD reproche à la conception d’une Europe fédérale promue véritable « terre promise » par « les apôtres du contrat asocial » de faire fi de l’affectio societatis [6] et des héritages historiques.

III/ La dictature de la transparence : ses causes et ses conséquences

Le revers de la médaille de la provenance du personnel politique du monde des affaires est le conflit d’intérêt. Les magistrats et les journalistes sont très sollicités, chacun dans sa sphère propre, par la prolifération des « affaires ».

Les deux univers des magistrats et journalistes, a priori formellement étanches selon le principe de la séparation des pouvoirs qui les régit – magistrature indépendante/presse indépendante -, sont de moins en moins étanches… Ainsi, note Régis DEBRAY, « la justice se rend portes ouvertes » tandis que « la presse déverrouille les portes closes ». Et il estime que « cette effraction est salutaire au fonctionnement démocratique » car, ajoute-t-il, « Comment les citoyens pourraient-ils mettre les affaires publiques en délibéré si n’était pas loyalement et publiquement démêlé l’écheveau des décisions qui les concernent au premier chef ? »

Déjà, sous l’Ancien Régime, le principe de publicité était utilisé pour ébranler ou faire reculer l’autorité : c’était la lutte du « libelle » et de la « feuille volante » contre la « lettre de cachet », du « bruit » contre « le secret du Roi » (« reprise plus tard par les bolchevicks en 1917 contre la diplomatie secrète ou parallèle »). Et, souligne-t-il, cela continue « depuis l’affaire Calas jusqu’au Watergate. »

La transparence, quant à elle, n’est que le résultat du déclin de l’action politique. En effet, l’impuissance des élus à traduire en actions leurs bonnes intentions aboutit à voir s’estomper l’action politique au profit des acteurs sur lesquels se braquent les projecteurs et caméras pour se focaliser sur leur vie quotidienne en allant fouiller dans leur placard (factures, cartes de crédit, etc.).

C’est la « dépolitisation de la politique ».

Les partis politiques sont devenus des « individualités impersonnelles » se caractérisant par une « invisibilité physique », alors que les « personnalités individuelles » s’offrent mieux aux micros et caméras. Ainsi dans cet univers voué au narcissisme, voyeurisme et exhibitionnisme, « le singe est plus nu qu’au paléolithique » et la dissimulation devient difficile face à des « biographes qui instruisent souvent à charge » et réduisent les hommes politiques à leur plus simple expression quotidienne de citoyen lambda.

Ainsi dans cet univers de transparence omniprésente dans tous les domaines n’importe quel gouvernement est mis en état de tension permanente devant ce fact-checking [7] seulement pour ne pas perdre la face et ne pas se décrédibiliser.

IV/ Les sources religieuses de la transparence

Alors que, comme nous le rappelle l’auteur, l’exercice du pouvoir suppose « la distance, l’opaque et le surplomb », si la classe politique accepte de s’exposer en versant dans le culte de la transparence, la raison en est, pour Régis DEBRAY, essentiellement religieuse, et il faut la rechercher dans la Réforme et le protestantisme, ce qui constitue une mutation pour un pays qui, comme la France, est de tradition « catho-laïque ».

A/ Le protestantisme et la transparence comme l’une des composantes de la recherche du salut

L’angoisse du salut – fondement de la théologie protestante léguée par LUTHER et CALVIN en bons disciples de SAINT-AUGUSTIN – passe par la responsabilité individuelle où « les valeurs de sincérité, d’authenticité, de véracité pèseront plus dans la balance du Jugement dernier que les valeurs de vérité, impersonnelles et dogmatiques ».

La maison d’un bon protestant est de « verre » car il n’a rien à cacher et, nous dit DEBRAY, il peut faire sienne la remarque d’Éric SCHMIDT, PDG de Google [8], pour qui « seules les personnes qui ont des choses à se reprocher se soucient de leurs données personnelles »…

Et l’auteur de citer, dans un registre autobiographique littéraire, GIDE et SARTRE qui, descendants de pasteurs, furent d’abord des « justiciers » « d’eux-mêmes » sur leurs incartades et propres turpitudes. Ils le furent dans la lignée des « confessions » de Jean-Jacques ROUSSEAU nous livrant toutes ses faiblesses et noirceurs dans un souci de sincérité.

Ainsi cette culture de la transparence est ce qui resterait d’un culte qui s’éteint, une forme de « néo-protestantisme » « made in USA ».

B/ Le génie du « néo-protestantisme »

En écho au génie du christianisme de Chateaubriand [9], dans son analyse de ce qu’il appelle « le génie du « néo-protestantisme », Régis DEBRAY, s’il ne manque pas de se référer inévitablement à CALVIN (éloge de l’échange marchand [10]) et à Max WEBER (sur l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme [11]), recense les caractéristiques de cette religion devenue une culture et un art de vivre ensemble, et plus seulement dans les États du nord de l’Europe pratiquant le culte protestant mais bien au-delà :

– l’éloge du Marché, déjà souligné, et qui a contribué à l’essor du capitalisme du nord de l’Europe ;

– l’ouverture à la diversité : « Protestantisme et multiculturalisme ne font qu’un » car « C’est de fondation » souligne DEBRAY ;

– le culte du « présentisme » faisant l’économie de la transmission qui, selon le médiologue, n’affecte guère les religions sans clergé lesquelles ne sont guère effarouchées par une jeunesse déculturée, la crise de l’enseignement, etc. La connaissance des traditions vaut moins que le culte du témoignage direct, la valorisation du corps dans l’expression des idées et des sentiments. Il faut privilégier le souffle du vivant ;

– la primauté de la musique et des chants : la musique est à l’honneur dans le monde protestant, depuis les Cantates de JS Bach, l’harmonium de l’armée du Salut, le piano du Dr SCHWEITZER, le Gospel du Deep South jusqu’à Ray CHARLES, prêcheur et jazzman ;

– la place de la femme dans la société : les quakers [12], rappelle DEBRAY, furent les premiers à abolir au 18ème siècle le monopole masculin de la prédication. En matière d’égalité des sexes, les pays qui, les premiers, au tout début du 20ème siècle (1906, 1913 et 1915), accordèrent le droit de vote aux femmes étaient luthériens (respectivement la FINLANDE, la NORVÈGE, le DANEMARK) ;

– le Numérique et les caractéristiques du néo-protestantisme : la spontanéité, le rejet des régulations, des codifications et des hiérarchies du Néo-protestantisme épousent bien l’ère du Numérique lequel, à son tour, favorise les « congrégations électrisantes et électroniques » ;

– l’évangélisme, « souple, fluide, délocalisable et déterritorialisée, informelle et associative, cette religion sans diocèse réduit à zéro les frais d’itinérance spirituels » : elle peut se pratiquer n’importe où, c’est-à-dire partout, notamment dans le nomadisme, l’errance, l’itinérance, avec seulement une Bible à la main et des « poumons pour chanter », ce qui explique les exodes des allemands vers le Nouveau Monde « avec le cordon ombilical qui relie la patrie de Martin LUTHER à celle de Martin LUTHER KING ». Les États-Unis furent ainsi un vaste foyer d’accueil des populations protestantes allemandes émigrées qui en ont constitué l’élite scientifique et culturelle. Ainsi tout au long du 20ème siècle « l’esprit nouveau », « quand il n’était pas d’origine juive », était « protestant ».

V/La génération RICOEUR

La reconnaissance du philosophe Paul RICOEUR (1913-2005) comme son maître et inspirateur par le Président de la République incite Régis DEBRAY à s’interroger sur le legs du philosophe.

RICOEUR a été le philosophe des « symboles » et de la « discipline des faits attestés » qu’il a appliqués aux conflits contemporains : CHINE, ISRAEL, AFRIQUE DU SUD.

DEBRAY se réfère notamment à son ouvrage Philosophie éthique et politique dans lequel, selon lui, « il a mêlé avec doigté éthique de conviction et éthique de responsabilité, en reconnaissant l’étroitesse de chaque point de vue sur l’histoire – y compris le sien propre. »

Poursuivant, il estime que « notre professeur d’espérance, balançant entre théologie et philosophie, a privilégié la dialectique du je/tu sur celle du eux/nous. Du champion de l’amitié et non de la fraternité, de la gratitude et non de l’affrontement, de l’altérité et non du conflit, du donner et du rendre et non du craindre et du prendre, ont émané maintes rencontres réconfortantes. »

La réussite et le succès des hommes politiques, comme des philosophes, est fortement tributaire de la conjoncture. Et, selon qu’elle est de paix et de concorde ou conflictuelle et de discorde, le tempérament propre des acteurs, avec les idées qu’ils portent, pourra plus ou moins bien s’y exprimer.

RICOEUR est ainsi qualifié par DEBRAY de « grand réconciliateur des traditions de gauche et de droite ». Ainsi « …les trois esprits, au sens Esprit des lois, qui se partagent de tout temps les psychologies civiques : la confrontation (gauche), la négociation (centre), l’exclusion (droite). Du romantisme révolutionnaire ou patriotique à l’étouffoir totalitaire, du perdant pris à la gorge au dictateur paranoïaque, le besoin perpétuel d’affrontement ouvre au pire comme au meilleur. Les doctrines d’exclusion, elles, se prédisposent seulement au pire ; ainsi du racisme et du nationalisme ethnique. Se rattachant lui-même à l’esprit du milieu, RICOEUR était propre à stimuler une convergence délibérative entre centre-gauche (CFDT et rocardiens) et centre-droit (démocrates-chrétiens). » En bon disciple de son maître à penser, MACRON dira ainsi qu’il faut privilégier « une action qui ne soit pas verticale (prise dans une relation de pouvoir) mais qui échappe dans le même temps aux allers-retours du débat. »

Dans l’après-guerre, RICOEUR, toujours selon DEBRAY, aurait été marqué par sa fréquentation d’un foyer de quakers progressistes en Haute-Loire (près de CHAMBON-sur-LIGNON) – milieu pacifiste luttant contre l’esclavage, la torture et les guerres d’agression – au point de ne plus voir en Europe qu’un espace politique et géographique ayant « entièrement éliminé les rapports de force pour résoudre les conflits », ce qui, évidemment, relève de l’angélisme car bien éloigné de correspondre aux nombreuses zones de conflits qui ont traversé l’Europe à travers les douloureuses réalités yougoslaves, irlandaises, grecques, albanaises.

DEBRAY s’interroge quant à la place (ou plutôt sur l’absence) du « catalyseur fédéral » et du « sacré » (ou de la sacralité) dans la pensée de Paul RICOEUR.

En effet, RD considère que « seul ce qui nous dépasse peut nous unir ». L’ère du Numérique risque de rendre « encore plus difficiles les exercices de composition nationale ou sociale » capables de produire dans les « sociétés athées », nous rappelle-t-il, les ersatz acceptables que furent, en leur temps, la Patrie, l’Histoire, la Classe, la Science. Il aurait pu y ajouter la Nation (mais l’on peut considérer qu’elle fait corps avec la Patrie), peut-être aussi le Progrès, etc.

Au lieu de cela, il relève que nous sommes entrés dans le « chacun sa bulle, chacun sa niche, – tout internaute pouvant s’offrir sa petite communauté en ligne -, n’est guère propre à réussir un puzzle, avec des réseaux sociaux aux narrations juxtaposées, sans un point de mire en commun. »

Comment conjurer l’illusion de la période actuelle, celle d’« un vivre ensemble sans rien qui dépasse ? » Celle d’une « politique dépolitisée », d’une « société sans Etat… comme une plateforme numérique ».

Si, comme l’admet bien volontiers Régis DEBRAY, la question politique est celle de la démocratie, définie par RICOEUR lui-même, « comme la question politique centrale (qui) est celle de la distribution du pouvoir au plus grand nombre de gens possible », il manque dans la pensée du philosophe RICOEUR la réponse à la question du contenu du « vivre ensemble » : « comment faire un peuple et réussir le pari mystérieux du e pluribus unum [13]».

Régis DEBRAY ne le dit pas lui-même ici explicitement, mais il nous semble, plus modestement quant à nous, que c’est la question du projet politique… On se dépasse et on tisse un lien social avec les autres dans une vision commune des choses, dans la projection d’un destin commun qu’on veut partager et construire…

Louis SAISI

Paris, le 23 février 2018

Abréviation parfois utilisée :

RD pour Régis DEBRAY

NOTES

[1] Si du moins l’on prend le terme « démocratie » dans son sens étymologique signifiant pouvoir du peuple, cf. l’excellent ouvrage de Jean-Claude MARTIN : Démocratie, le nom volé d’une idée violée, e book, format Kindle, 419 pages, diffusé par Amazone (Note LS).

[2] Snapshot = anglicisme informatique ; synonyme de instantané, ou cliché. (Note LS)

[3] Une « flash mob » (terme anglais) désigne une convergence rapide d’individus sans lien préalable, suivie d’une disparition tout aussi rapide, qui est la caractéristique de ce phénomène. Ce terme définit généralement une « foule » ou une « mobilisation éclair » se traduisant par le rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public … Un flash mob publicitaire est un flash mob organisé par une entreprise ou organisation à des fins de publicité. Il s’agit d’une forme de communication événementielle. Le flash mob publicitaire peut être effectué par des acteurs / figurants professionnels embauchés par une agence ou directement par les organisateurs de la manifestation publicitaire (Note LS).

[4] Allusion à l’idéologie du maréchal PETAIN en 1940 : « Ce n’est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère à nouveau emblavée, c’est une portion de la France qui renaît. » (Extrait du discours du 25 juin 1940 du Maréchal Pétain annonçant aux Français l’armistice) (cité in « Philippe PETAIN, Discours aux Français », édition établie par J.-C. BARBAS, Paris, Albin Michel, 1989, pp.63-66) (Note LS).

[5] Et bien que RD ne le dise pas, l’on pourrait ajouter  : même si c’est au prix de la déconstruction de notre République actuelle (« indivisible, laïque, démocratique et sociale ») (cf. art 1er de la Constitution du 4 octobre 1958) (Note LS).

[6] L’affectio societatis est la volonté commune à plusieurs personnes physiques ou morales de s’associer pour créer une société. C’est un élément essentiel de la société ainsi qu’un des éléments constitutifs. La disparition de l’affectio societatis est une cause de dissolution d’une société (Note LS).

[7] Le fact-checking (ou fact checking) invoqué ici par Régis DEBRAY désigne communément aux États-Unis un travail d’investigation sur la véracité des déclarations des personnalités politiques et des experts mais aussi parfois sur la neutralité des médias eux-mêmes dans leur traitement de l’information. Cette expression est apparue dans les années 1990 à la suite de sa mise en pratique par des journalistes d’investigation dans le cadre de leur profession (note LS).

[8] Éric SCHMIDT fut PDG de Google de 2001 à 2011. Il quitta, en 2011, sa fonction de PDG pour celles de président exécutif de Google, à ce titre chargé des affaires extérieures de Google (partenariats, relations commerciales et gouvernementales, et innovation en matière de technologies) et de président du conseil d’administration de Google. Il fut remplacé comme PDG par Larry PAGE, cofondateur de Google. En 2015, Éric SCHMIDT devint président exécutif (Executive Chairman) d’ALPHABET Inc., une nouvelle structure parente de Google qui se recentre sur les activités Internet. En 2016, il devint également directeur d’un comité pour le Pentagone américain afin d’étudier l’apport des innovations de la Silicon Valley à l’armée américaine. C’est dire qu’il est toujours actif. Il participe également aux réunions du Groupe BILDERBERG de 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017 (note LS).

[9] Dans son ouvrage Génie du christianisme (1802), CHATEAUBRIAND, gagné par une fièvre mystique au lendemain de la mort de sa mère, entreprit de défendre ce qu’il considérait comme la sagesse et la beauté de la religion chrétienne, profondément ébranlée par la philosophie des Lumières, puis par la tourmente révolutionnaire. L’entreprise de DEBRAY, ici, par rapport à la religion protestante, est plus distanciée et ne se situe sur le même registre laudatif, même si parfois certaines de ses interrogations peuvent nous surprendre (cf. par exemple p. 49, chapitre III intitulé « Flash-back »)(Note LS).

[10] Au XVIe siècle, Jean CALVIN fut le premier théologien à cautionner la pratique du prêt à intérêt en Europe. Il n’avait eu de cesse que l’on cessât de voir dans le prêt à intérêt un vil esprit de commerce, un acte cupide et honteux (Note LS).

[11] Max WEBER : L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, ouvrage paru en deux parties en 1904 et en 1905 dans la revue que codirigeaient Max WEBER, Werner SOMBART et Edgar JAFFÉ, les Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik (« Archive pour les sciences sociales et la politique sociale »). Il s’agissait d’un périodique allemand consacré aux sciences sociales, économiques et politiques qui parut de 1904 à 1933. Le journal cessa de paraître en 1933 lorsque les nazis prirent le pouvoir. Son dernier éditeur, Emil LEDERER, ainsi que la plupart des membres de l’équipe éditoriale furent contraints d’émigrer (Note LS).

[12] Les quakers firent leur apparition pendant les turbulences religieuses et politiques que connut la GRANDE-BRETAGNE dans les années 1640. George FOX, fils d’un tisserand du Leicestershire, décida alors qu’il était jeune adulte qu’il allait étudier la Bible par lui-même, plutôt que de se soumettre aux enseignements du clergé anglican (Note LS).

[13] E pluribus unum peut se traduire par « Un à partir de plusieurs » ou, dans une traduction plus directe, « De plusieurs, un ». Cette devise qui se réfère d’abord à l’intégration des 13 colonies américaines indépendantes en un pays unifié, a ensuite pris une signification sociopolitique plus large faisant allusion à la nature pluraliste de la société … Dans un sens encore plus large, mais plus éloigné de son sens initial, elle est utilisée également pour signifier « l’union fait la force »… mais la force ce n’est pas forcément l’unité, ni encore moins la naissance d’un Tout différent de ses composantes…(Note LS).

 

 

 

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