Festins sans fêtes
par Philippe TANCELIN
Entre nos yeux qui s’ouvriraient
et ce qui regarde au fond de nous
quelle supercherie du temps
trompe notre reconnaissance
du parti pris des choses ?
La période n’a de fête
que son sommet le plus obscur
parmi les secrets d’orgueils
Heure après heure la sottise sans trêve
se hisse au drapeau d’autorité et forfaiture
De l’infâme réalité à l’épaisseur de tristesse
qui se dépose en nous
que restera-t-il du matin
hanté de solitude parmi les vérités ?
Quand de la rosée hériterons–nous la nacre ?
Habiterons-nous la beauté du poing du jour ?
Tout instant voit s’allumer simplement
l’éternité qui l’impatiente à l’autre bout de la terre
chaque fois que tient un arbre
à hauteur de l’amour qui s’y confie
Nous gardons l’enthousiasme qu’inspire
l’insubordination du verbe aux formes convenues
Nous chérissons les étoiles réfractaires
celles qui osent se perdre de signes
dans les ténèbres sans faille du sens
Nous chantons le citoyen à visage de monde
le monde de la création répétée
à la chair de chaque saison d’êtres ensemble
chaque extase de leur présence délivrée
Il sera du poète au temps qui passe
ce que nous voudrons bien démythifier
construire d’abri à son enfance
sauver de magnifique en sa lueur d’univers
étreindre d’inespéré en ses petites mains humaines
Philippe TANCELIN
Poète-philosophe
24 décembre 2020-1er janvier 2021
2 commentaires sur “Festins sans fêtes par Philippe TANCELIN”
Merci
Etienne Tarride
j’aime beaucoup
» construire d’abri à son enfance »